
Angelo Branduardi, le dernier ménestrel hors du temps
Un artiste éternellement inspiré
Ses cheveux ont blanchi, mais ni ses boucles ni sa passion n’ont vieilli. Toujours en quête de sons oubliés, Angelo Branduardi, que l’on surnomme « le dernier des ménestrels », défie les âges. Explorateur infatigable des rythmes du Moyen Âge et du début du second millénaire, il se définit comme un artiste anachronique, marginal, malgré des milliers d’albums vendus de ce côté-ci des Alpes.
Ses compositions plongent leurs racines dans un passé lointain, ressuscitant les échos des bals folks. Pour Branduardi, ces sonorités médiévales sont « les racines de la musique […] et les racines profondes ne se gèlent jamais ». Son violon toujours en main, il chante souvent en français des textes lyriques et romantiques, adaptés d’abord par son fidèle collaborateur Étienne Roda-Gil, puis, à la surprise générale, par Carla Bruni après la disparition de ce dernier.
Une inspiration mystique
S’il se fait rare dans les médias, Angelo Branduardi devient intarissable quand il évoque les chamans, pour qui la musique était un langage divin. Pour lui, cet art, insaisissable et sacré, est « le plus abstrait, le plus proche de l’absolu ». C’est dans cette recherche qu’il puise autant chez les grands de la chanson française comme Brel ou Moustaki que chez les troubadours anglo-saxons : Donovan, Cat Stevens, Bob Dylan.
Aujourd’hui, il enrichit cette fusion unique avec des inspirations spirituelles plus contemporaines, comme celles du compositeur Arvo Pärt. Un équilibre subtil entre héritage ancien et modernité, qui demeure sa signature.
Le prodige du violon
Né dans le nord de l’Italie, c’est à Gênes que Branduardi étudie le violon au prestigieux Conservatoire Niccolò Paganini. À 16 ans, il en sort avec un Premier Prix, puis entame sa carrière comme soliste dans l’orchestre du Conservatoire. Très tôt, il puise déjà son inspiration dans les folklores méditerranéen et yiddish, qui nourriront toute son œuvre.
La révélation hexagonale
Il faut attendre la fin des années 1970 pour que le public français découvre Angelo Branduardi. En 1979, La Demoiselle remporte un disque d’or, suivi en 1980 par Va Où Le Vent Te Mène, qui assoit sa notoriété. Poète inclassable, ses albums tranchent avec la mode disco de l’époque, en proposant une alternative musicale onirique et dansante.
Une renaissance musicale
Après une décennie plus discrète, marquée par des musiques de films, il revient au premier plan en 1993 avec Futuro Antico. Ce projet, pensé comme une revue musicale en langues anciennes, deviendra une série d’albums célébrant la richesse sonore de la Renaissance. « J’ai pensé que l’on pouvait avoir un futur ancien. Un pas en arrière pour deux en avant », confie-t-il.
Spiritualité et universalité
Au début des années 2000, il se consacre à un album-spectacle inspiré de saint François d’Assise. Il précisait alors : « La musique dévotionnelle, ce n’est pas ce que j’aime. Il s’agissait plutôt de faire quelque chose de profondément humain, ouvert à tous. » En 2019, à 70 ans, il poursuit cette quête intérieure avec Les Chemins de l’âme, inspiré des textes mystiques de sainte Hildegarde de Bingen.
En tournée : une présence toujours vivante
Angelo Branduardi continue de parcourir les scènes européennes. Il sera en concert :
- Mardi 3 mars 2026 – Cirque Royal, Bruxelles
🎟️ Réserver - Mercredi 4 mars 2026 – Théâtre Royal, Mons
🎟️ Réserver
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