Asaf Avidan au Cirque Royal de Bruxelles - 20-10-2025

Asaf Avidan au Cirque Royal : la métamorphose d’une voix légendaire

Le 20 octobre 2025, Asaf Avidan a retrouvé le public bruxellois au Cirque Royal, entouré de son groupe et fort de deux nouveaux albums. Un retour attendu, sous haute sécurité, marqué par une demi-heure de retard — le temps pour chacun de passer le détecteur de métaux. Une atmosphère solennelle, presque cinématographique, annonçait la couleur d’une soirée inoubliable.

Une entrée sous haute vigilance

Avant que le concert ne commence, une annonce au micro invite le public à éteindre complètement ses téléphones : aucune photo, aucune vidéo ne sera tolérée.
Une consigne respectée par la quasi-totalité des spectateurs, hormis quelques irréductibles rapidement rappelés à l’ordre par les vigiles attentifs.
Un geste rare aujourd’hui, mais qui a permis de préserver l’instant présent, l’émotion pure, sans écrans interposés.

Une voix hors du temps

Fascinante, déconcertante, inclassable : la voix d’Asaf Avidan s’élève dans des altitudes réservées aux sopranos, tout en gardant une rugosité minérale.
Féminine dans sa hauteur, masculine dans sa texture, elle rappelle les fêlures de Janis Joplin ou Robert Plant, tout en restant profondément unique.
Son phrasé, puisé dans les racines du blues, se déploie avec une intensité brute, empreinte d’authenticité. Longtemps au centre des débats, cette voix-instrument se met aujourd’hui au service d’une écriture plus mature, poétique et introspective.

Une renaissance après quatre ans de silence

Quatre années se sont écoulées depuis son dernier album. Asaf Avidan a pris le temps de douter, d’explorer, d’effacer pour mieux recommencer.
Au cœur de cette lente gestation, une rencontre improbable : Brad Pitt.
Leur échange, né d’une visite du comédien au Théâtre du Châtelet à Paris, a conduit Avidan jusqu’au domaine de Miraval, là même où Pink Floyd enregistra The Wall (1979), l’album qui marqua son enfance.
C’est à Miraval qu’Asaf a trouvé la clé d’un renouveau créatif, écrivant les premières chansons de ce nouveau chapitre.

Un artiste libre et inclassable

Né en 1980 à Jérusalem, Asaf Avidan s’est fait connaître avec son groupe The Mojos, et un premier album culte, The Reckoning (2008).
Le morceau Reckoning Song deviendra un phénomène mondial grâce au remix One Day / Reckoning Song signé Wankelmut en 2012.
Depuis, Avidan trace une trajectoire atypique, refusant toute étiquette. Son neuvième opus, Unfurl, s’annonce comme une œuvre organique, foisonnante, nourrie de folk, de jazz, de blues, de rock et de pop, sans aucun recours à l’informatique.
Chez lui, chaque note semble sculptée à la main, dans la matière même du son.

De l’intime à l’universel

Flamboyant et pudique à la fois, Avidan explore les thèmes universels de l’amour, de la perte, du doute et de la beauté, avec une sincérité rare.
Son écriture, d’une poésie vibrante, touche au cœur parce qu’elle parle de l’intime, sans fard ni artifice.
« Il écrit comme Leonard Cohen, chante comme Robert Plant et a la présence d’un danseur de cabaret », écrivait un jour The New York Times.
Mais avant tout, Asaf Avidan reste lui-même, un conteur habité par une émotion brute et une exigence sans compromis.

La tournée « Unfurl Tour » : un nouveau souffle collectif

Après trois ans de concerts en solo, Asaf Avidan revient accompagné d’un groupe complet pour sa tournée « Unfurl Tour ».
Au Cirque Royal, il a mêlé ses morceaux emblématiques à ses nouvelles compositions, offrant un spectacle total, entre énergie, émotion et virtuosité.
Un moment suspendu, où chaque note semblait redéfinir ce que peut être la liberté artistique.